Citation :

Sometimes I feel like throwing my hands up in the air
I know I can count on you
Sometimes I feel like saying "Lord I just don't care"
But you've got the love I need To see me through

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Elle n'a que vingt et un ans, à l'époque, et ses yeux brillent encore de cette étrange lueur qu'est l'innocence. A la fac de médecine, Hazell donne corps et âme pour réussir son objectif: devenir une grande avocate. Elle sait qu'elle y arrivera, mais c'est sans compter la rencontre d'un jeune homme qui bouleversera à jamais cette petite étudiante douce et persévérante à la fois. " T'en as pas marre de te torturer l'esprit avec tes cahiers ? " Il s'était installé à sa table, l'air de rien, comme si c'était tout bonnement naturel. En moins de quelques secondes, Hazell le fusilla du regard. Ce garçon n'avait jamais été à son goût. Ni à son arrivée à la fac il y a deux semaines, ni quand il lui avait piqué son crayon il y a quatre jours pour écrire son numéro à une fille qui passait par-là, ni même aujourd'hui. Elle le détestait pour son arrogance et sa témérité, pour son détestable sourire narquois qu'il arborait si fièrement à longueur de journée, elle le détestait pour ses remarques désobligeantes à son égard, et elle le détestait encore pire que tout pour l'effet qu'il exerçait sur elle. Pas un seul instant, pas une seule seconde, Hazell Buckley ne quittait du regard Soren Crowley. Il exerçait en elle une si déferlante attirance qui la détruisait de l'intérieur, qui ruinait toute son envie de le haïr et de lui tenir tête, et qui réduisait à néant tout ce qu'elle avait apprit à conserver en elle. " Tu te donnes un genre pour que les gens ne puissent pas voir ce que tu es réellement. C'est dommage, ce n'est pas ce crétin d'apparence que je veux connaître. " Son regard, posé fixement dans celui de Soren, cherchait avidement un ressenti, une quelconque émotion qui pourrait lui donner l'espoir de voir cette personne, la personne que Hazell avait vu dès le début en lui. Il resta immobile quelques secondes, avant de déposer une main sur l'épaule de la brunette et de laisser échapper un rire moqueur. " A quoi tu joues, princesse ? Tu te prends pour une sainte, prêt à faire resurgir le bon en moi ? Arrête de te faire des films, Buckley, c'est ridicule. " Et il l'avait laissée là, en haut des escaliers, seule au milieu de tout ces étudiants qui ne prêtaient aucunement attention à elle.
On ignora toujours comment Soren Crowley tomba amoureux de Hazell Buckley, mais il en fut si éprit qu'il était bel et bien impossible de reconnaître le Soren d'avant quand il était avec elle. " Tu as eu tellement d'autres filles avant moi, Soren... Toi, tu es mon premier amour. Il n'y a eu que toi ! " Il lui caressait lentement la joue droite, l'air pensif, se noyant dans les yeux de Hazell , buvant chaque mot émanant de l’entrebâillement de ses lèvres féminines. Suite à ses paroles, Soren glissa un baiser sur le cou de sa petite amie. " C'est comme si tu étais ma première... "

Citation :

Sometimes I feel like throwing my hands up in the air
I know I can count on you
Sometimes I feel like saying "Lord I just don't care"
But you've got the love I need To see me through

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Cinq ans ont passé. Cinq ans durant lesquelles Soren et Hazell ont partagé joie, peine, larmes, rires et crises. Cinq ans où leur amour, plus fort que jamais, en ressortit invincible. Si Soren n'avait jamais imaginé vivre sa vie avec la même femme, il ne pouvait pas nier que Hazell lui avait complètement fait changer d'avis. Dès qu'ils se marièrent, le jeune couple quitta le cocon familial de la famille Buckley pour s'installer dans le même quartier, chez leur chez-soi; Ils achetèrent alors une agréable petite villa, Soren quitta son jeune statut de chirurgien qui ne lui plaisait pas du tout pour s'adonner à l'art, tandis que Hazell, quant à elle, continua dans la médecine en se spécialisant dans la cardiologie. " J'ai envie de fraises à la chantilly, Soren. " Sa jolie mine suffit amplement à faire craquer Soren qui, d'un bond, se leva du lit où était allongée son épouse. Il le savait pertinemment, perturber une femme enceinte était un réel danger. Et Soren n'avait pas spécialement envie de subir ses sautes d'humeur. Ce fut alors tout naturellement qu'il revint avec son bol de fraises. Il lui tendit, s'allongea sur le lit et glissa sa tête contre le ventre rond de Hazell. La jolie blonde eut un léger sourire quand il lui toucha le ventre. " Je crois que le bébé t'a senti !" Ces derniers mots suffirent à Soren de s'émerveiller comme un gamin de douze ans, les yeux brillants et cette attitude de futur papa qu'il adoptait à la perfection comme si ça avait toujours été sa destinée.
Tout aurait pu être parfait. Des futurs parents s'aimant comme aux premiers jours, une chambre déjà prête pour le bébé qui devait arriver d'ici un mois, des vêtements tout neufs soigneusement empilés dans une petite commode. Tout aurait pu être magique. Comme ils l'avaient toujours rêvés. Malheureusement, le destin en voulut autrement, et leur conte de fée finit par être brusquement bouleversée, de la façon la plus horrible qu'il soit possible d'exister. " Monsieur Crowley? Votre épouse a eu un accident, elle a été transférée à l’hôpital de Springfield, venez tout de suite. " Ce fut l'annonce la plus terrible que Soren Crowley entendit de toute sa vie. Et il arriva, les jambes tremblantes comme jamais, les larmes aux yeux, la boule au ventre. Il savait pertinemment que jamais il n'arriverait à se reconstruire sans elle. Sans ce petit bout de femme. Elle était toute sa vie. Il la retrouva alors sur le lit d'hôpital, les yeux fermés, la mine fatiguée, les joues creusées, des blessures partout sur le corps. " Nous l'avons mis dans un coma artificiel, le temps qu'elle aille mieux. Elle s'en sort assez bien. En revanche, le bébé n'a pas survécu, je suis vraiment désolée monsieur Crowley. " Une nouvelle fois, le monde de Soren s'écroula et il dut sortir de la chambre pour se laisser glisser par terre. Pour la première fois de sa vie, le jeune homme pleura. Il resta au côté de sa bien-aimée toute la nuit, le regard éteint, presque vide. Cela dura deux semaines. Deux semaines avant que son épouse ouvrit les yeux. Il était là, devant son lit, et il cherchait désespérément dans son regard une marque d'affection, quelque chose qui prouvait que même s'ils avaient perdu la plus belle chose qui pourrait leur arriver à tous les deux, Hazell était toujours là. Là pour lui, pour eux. Au lieu de ça, la blonde grimaça et jeta un regard curieux à son propre époux. " Vous êtes le médecin, c'est ça ? ... " Soren tourna la tête vers l'infirmière qui était près de lui, l'air interrogateur. Était-il normal qu'elle ne le reconnaisse pas ? " Hazell... Je suis ton mari, Soren.. " La jeune femme le regarda en fronçant les sourcils, tandis que ses yeux se fermèrent doucement par la fatigue. Visiblement, elle ne comprenait pas du tout ce que cet homme lui voulait, et pourquoi il se prétendait être son mari. Quelle idée idiote ! En plus, il n'était pas du tout son genre. Ce fut l'infirmière, quand ils sortirent de la chambre de Hazell, qui prit la parole alors que Soren s'apprêtait à hausser la voix. " Il se peut, dans des chocs très importants comme celui que votre épouse a subi, qu'une partie de la mémoire soit effacée... " " Une partie de la mémoire ?! Mais elle ne s'est même plus qui je suis ! " " Elle a fait une hémorragie cérébrale, monsieur ! Il lui faut du temps pour se rappeler de ces dernières années. Essayez de faire comme si de rien était, ramenez là chez vous, faîtes comme d'habitude, c'est la meilleure façon pour qu'elle se souvienne de quelques passages de sa vie. "